Un soir dans un café de la rue du Champollion dans le 5ème, après une journée passée sanglée à un siège de bureau à me faire ronger le cerveau et les nerfs par une meute de canidés, nous discutons Sabri, Manu, Margot et moi. En fait moi, je ne discute pas trop, je regarde plutôt les lèvres remuer sur les visages de mes acolytes et je suis les mots qui volent d'une bouche à l'autre. Je cruise en pilotage automatique, toujours à l'allure qui m'a été imposée sur ce siège de bureau toute la journée et j'ai du mal à reprendre possession de mon corps et surtout de mon esprit. L'image des chacals se partageant malgré eux mon prosencéphale, dans cette voracité mesquine qui les caractérise, me hante à plus de 2 heures de distance de mon dernier passage à la pointeuse. Margot parle avec enthousiasme de son prochain travail artistique ; le mot retable revient souvent dans ses descriptions. Qu'est-ce qu'un retable me dis-je alors que j'arrive enfin à commencer à faire surface parmi le monde des esprits-libres. J'aperçois encore, dans le monde parallèle de mon esprit-serf qui lui est toujours coincé dans ma vérité verticale, la gélatine visqueuse qui perle de la gueule des chacals qui ont partagé ma journée. Mais je commence à croire à un possible retour à la vie. "Un retable, Dora, c'est un ornement qui se place à l'arrière d'un autel à l'intérieur d'une église. Il est composé de plusieurs volets peints ou sculptés décrivant la vie de Jesus ou de Saints. Les volets sont ouverts ou fermés pendant tel ou tel culte religieux."
Margot nous annonce donc qu'elle va se pencher sur celui d'Issemheim pour son prochain travail. Je commence à comprendre. Le projet dont je ne conçois pas encore l'ampleur réussit finalement à faire fuir les chacals de mon esprit et je prends conscience de ma présence au Reflet, 5 rue Champollion, Paris 5ème.
Margot nous annonce donc qu'elle va se pencher sur celui d'Issemheim pour son prochain travail. Je commence à comprendre. Le projet dont je ne conçois pas encore l'ampleur réussit finalement à faire fuir les chacals de mon esprit et je prends conscience de ma présence au Reflet, 5 rue Champollion, Paris 5ème.
2 commentaires:
j'ai beaucoup aimé cet article... j'ai eu comme l'impression d'être également au 5 rue Champollion...
Clémence (petite soeur de Margot)
C'est cool de poster un commentaire. Merci.
On s'est vu à la galerie "l'art de rien" le jour où Margot avait exposé. On avait parlé de ton taf en rapport avec des gamins, si je me souviens bien...
à bientôt
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